How did I swim 15 kilometers – Comment j’ai nagé 15 kilomètres – Part I
Ceux qui me connaissent savent que je suis une dingue de natation, pour moi, sport et cuisine son deux univers complémentaires et je n’imagine pas l’un sans l’autre. Il y a trois semaines, j’ai nagé 15 kilomètres à l’occasion de la Douss’Veyrier, une course à domicile pour traverser le lac d’Annecy dans sa longueur.
Il fallait que je vous raconte cette expérience, assez improbable, en commençant par la phase d’approche il y a 3 ans: Mi-thon échoué, mi-chien boiteux, je rentrais dans l’eau avec un style digne d’une Bridget Jones au bord de la noyade à chaque 200 mètres.
Et pour éviter de vous noyer vous aussi, j’ai divisé cet article en deux parties pour laisser deux fois plus de place aux détails croustillants.
Pour tout vous dire, j’ai encore du mal à y croire et si l’on m’avait dit il y a 3 ans que je ferais un truc aussi dingue, je vous aurais rigolé au nez! Un bikini à fleur trop grand, des lunettes de piscine de geek, pas de bonnet, aucune glisse, j’étais un sketch à moi toute seule.
En me revoyant, je réalise que l’on part tous du même endroit lorsqu’il s’agit d’apprentissage, même Cyril Lignac a bien dû planter ses premières coquillettes au beurre.
La natation est un bon complément pour le snowboard et c’est suite à une mauvaise chute où j’ai boité pendant 2 mois que j’ai sauté dans l’eau pour la première fois. C’est un sport doux pour le corps et qui travaille toute la musculature, l’idéal pour se faire du bien plutôt que de se prendre des cartouches en snowboard.
La fameuse chute… Crédit photo: David Malacrida
2 semaines après mes premières longueurs, 1256 tasses d’eau et 37 pertes de maillot dans l’eau pour cause de maillot trop grand, nous entrons dans la deuxième phase: J’accepte le pari d’un pote, coach de l’équipe Suisse de Freeski, de faire la traversée du lac Léman à la nage. J’avais 4 mois devant moi pour préparer 8.5 km.
C’est là que tout a vraiment commencé, hygiène de vie irréprochable, je me suis mise à manger piscine, boire piscine et dormir piscine. J’allais pas non plus perdre la face devant un Vaudois non?!
Du jour au lendemain, j’ai débuté un entraînent strict à base de 4 kilomètres par séance 4 fois par semaine. Alors forcément au départ ça me prenait des plombes vu que je ne savais pas nager… Je virais du rouge écarlate au bleu, me battais avec les gros nazes de la ligne d’eau et finissais les séances totalement lessivée.
Et petit à petit, j’ai senti l’évolution, de 50 mètres en crawl, je suis passée à quelques centaines de mètres puis à quelques kilomètres.
Et puis il y a les respirations, très important! Il aura fallut que j’apprenne à respirer tous les 3 temps, puis les 5 temps. Ahhh ce bon vieux 5 temps, quelle angoisse ce truc. J’avais l’impression de passer mes séances en apnée, c’était hyper dur à tenir mais le mental était là.
Au bout de quelques semaines déjà je sentais une évolution, je glissais mieux dans l’eau et mes mouvements étaient plus fluides. J’dis pas hein, je ressemblais toujours à un dindon boiteux à fleur mais j’avais un peu plus de dignité qu’au départ. Et surtout, je commençais à prendre du plaisir!
2 mois plus tard, c’était le jour J. Nous voilà donc avec un chat, un Vaudois, la date Tinder d’une amie, l’amie en question et ma meilleure pote, prêts à traverser le lac. Eux en bateau et en kayak et moi à la nage.
On en a fait rire plus d’uns quand l’organisation et les nageurs nous ont vu débarquer, de vrais touristes! Je ne faisais pas ma maligne, les conditions étaient catastrophiques: Des vagues, du vent, une eau à 19 °C, la course avait presque été annulée.
>>Avec le recul, je me dis que c’était peut-être un signe puisque toutes les courses que je me suis farcies à ce jour se sont déroulées dans les mêmes conditions! Le bonheur quoi!
Après toutes ces heures d’entraînement, ma nage n’était pas parfaite mais j’avais carrément progressé! J’avais un bon rythme, et surtout j’avais trouvé cette fameuse glisse. C’est, à mon avis, la base de la natation, elle te permet d’avancer sans forcer, ni de dépenser de l’énergie inutilement.
Si on me demande comment apprendre à nager, je dirais qu’il faut d’abord apprendre à glisser.
Je vous passe les détails de cette course, de mes souvenirs c’était hyper éprouvant mais j’avais une team de choc pour m’épauler et pas une seconde je me suis dis que j’allais lâcher l’affaire. Arrivée au bord, j’étais tétanisée par le froid mais heureuse. Classée 7ème sur les 17 au départ, nous étions 2 femmes sur la course et le froid a eu raison de ma compatriote.
Après cette course, je me suis dis "plus jamais" j’ai donné! Sauf que…. 🙂
Maintenant vous savez comment j’ai mis mes premiers pieds dans l’eau, tout ça grâce à une chute en snowboard et un pari, pas si stupide que ça au final. Bon j’ai encore beaucoup à vous raconter, notamment ces fameux 15 kilomètres. Alors rendez-vous dans quelques jours pour le deuxième épisode!
Ah, et pour ceux qui se poserait la question, non je n’ai plus de maillot à fleur. J’ai un vrai maillot de nageuse, une paire de lunette hyper classe et même un bonnet (là encore ça m’a prit du temps, je vous raconterais ça…). Les bornes ça forge et heureusement que je ne ressemble plus trop à une touriste dans l’eau car l’humilité a ses limites.